Claouey
Les bidaous, les cèpes et les chanterelles
Le bidaou, roi des forets !
Le bidaou (tricholome équestre), est un champignon de la famille des Tricholomataceae. Delachaux et Niestlé le décrivent ainsi : « Chapeau jusqu’à 12 cm de diamètre, assez régulier, convexe puis étalé, jaune, plus ocre roussâtre au centre, celui-ci couvert de fines squamules brunâtres. Lames serrées, échancrées, jaune vif. Stipe robuste, cylindrique ou clavé, jaune pâle. Chair épaisse, blanche ou lavée de jaune en périphérie. Espèce des bois conifères, surtout de pins, en automne, Très bon comestible, recherché dans certaines régions, ce champignon ne peut être confondu, pour le peu que l’on observe ses caractères essentiels. L’amanite phalloïde, mortelle, et à chapeau plutôt vert que jaune est parfois citée dans les confusions, mais cette dernière possède des lames libres, blanches, un anneau et une volve. Dans ces conditions, il est difficile de faire l’erreur. Des récoltes hâtives, avec le pied coupé au couteau, par exemple, anneau et volve disparus peuvent expliquer certaines méprises fatales« . Il n’y a pas trop à s’inquiéter, les bidaous présentent des lamelles vraiment jaune, presque fluo, que l’on ne peut pas confondre. C’est d’ailleurs un vrai enchantement quand l’on retourne le champignon lors de la cueillette.
Depuis des années, les habitants du coin en mangent sans avoir de problèmes. Et même si, comme beaucoup ici, je mange des bidaous depuis tout petit sans soucis, je ne peux faire l’impasse sur les dernières recherches liées au tricholome équestre. En effet, si les livres affirment que le bidaou est un très bon comestible, des décès sont survenus après une surconsommation de ces champignons. La plus grande prudence et surtout modération sont donc recommandées. En manger de temps en temps, oui, mais surtout pas à de multiples reprises sur une courte période.
Une consommation excessive « en l’espace de quelques jours du champignon tricholome équestre, connu aussi sous les noms de chevalier, bidaou ou jaunet, peut présenter un danger pour la santé« , avaient averti les autorités sanitaires il y a quelques années dans un communiqué. Et d’ajouter : « Classé comme comestible dans la plupart des ouvrages mycologiques, il est cependant susceptible d’entraîner des rhabdomyolyses aiguës (destruction des cellules musculaires) dont les premiers symptômes apparaissent 24 à 72 heures après le repas : fatigabilité musculaire anormale, douleurs essentiellement au niveau des hanches et des épaules, sueurs sans fièvre. Les troubles digestifs sont mineurs voire absents« .
Les symptômes associés à une consommation de tricholomes « doivent faire l’objet d’une consultation sans délai« , insistent la Direction générale de la santé (DGS) et la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) qui conseillent dans tous les cas de ne pas consommer de tricholomes plus d’une fois par semaine, sans dépasser 150 grammes de champignon frais (avant cuisson) pour une personne.
Douze cas de rhabdomyolyses aiguës, dont trois mortels, ont été rapportés dans le Sud-Ouest entre 1992 et 2000.
Le cèpe : le champignon… de Bordeaux
Le bolet edulis est certainement le cèpe le plus réputé. S’il porte le nom de cèpe de Bordeaux, ce n’est certainement pas par hasard. Mais ne soyons pas trop chauvins, le Périgord ou la Corrèze sont des régions qui pullulent de cette perle de la gastronomie.
Dans les forêts du Bassin, on le trouve bien sûr mais ce n’est pas aussi facile que pour le bidaou. Toujours est-il qu’en cherchant bien on arrive à remplir son panier… et c’est bien là ce que tout cueilleur de champignons recherche !
Les chanterelles : des petits champignons succulents
Si l’on craint la consommation des bidaous, on peut toujours se rabattre sur les chanterelles qui foisonnent dans la forêt. Ils ont l’avantage d’être aussi délicieux en sauce qu’à la poêle. Cependant, les sangliers en raffolent et les chevreuil les mangent en sectionnant la tête… Il faut donc être rapide !
La marée, ok, mais pas du siècle!
On l’a attendue un peu comme le Messie… et finalement la « marée du siècle » n’aura guère été plus impressionnante qu’une… grosse marée. Les spécialistes vous diront même que certaines marées avec un coefficient inférieur (celle-ci était annoncée à 119, le maximum étant de 120) peuvent être largement plus étonnantes. Finalement, à force de trop en parler, on s’est mis à la rêver plus grande qu’elle ne fut !
Comme beaucoup d’amateurs, on a quand même voulu aller voir ce qu’il en était. Des barrages de sable avaient été postés à des endroits clés du Bassin afin de gérer toute montée excessive des eaux. Mais il n’en fut rien. Le plus impressionnant finalement, ce fut à marée basse.
Pour l’apprécier, nous nous sommes rendus au port de Claouey, puis aux Jacquets, à la sortie de Claouey. Un endroit sympathique pour avoir une bonne vision du Bassin vidé de ses eaux, ou presque. L’occasion de le parcourir, en partie, à pied et de prendre quelques clichés de cet horizon sauvage qui vaut toujours le détour.
La dune des journalistes
Être journaliste et habiter un village qui possède une « dune des journalistes », voilà qui n’est pas banal ! Cette dune qui surplombe le port de Claouey offre d’ailleurs le plus beau panorama sur le port.
Son nom, la dune le tient de la maison des journalistes qui y fut construite en 1932. Cette demeure, exploitée par une société (la SCI Maison des journalistes), fit office de maison de vacances aux journalistes jusqu’au début des années 70, où la société fut dissoute.
Aujourd’hui, la maison n’existe plus mais la dune a conservé son nom ainsi que la rue qui y mène (allée des journalistes).
Jane de Boy
Mais quelle est donc cette « Jane de Boy » qui a donné son nom au lieu-dit situé à l’entrée de Claouey ? Point de Jeanne américanisée à l’horizon mais, en fait, le vestige d’une famille Boy, où il y avait beaucoup de Jean !
Comme le rappelle Jacques Ragot dans « Le Cap-Ferret de Lège à La Pointe – Tome II », – excellent ouvrage revenant sur l’histoire de la Presqu’île -, « Jean s’écrit : Jan, en gascon ».
Une idée de belle balade à Claouey ? Rallier le port depuis Jane de Boy. Avec, à chaque détour, de superbes paysages.
Le port de Claouey
De Claouey au Ferret, en vélo
Si vous venez en location sur la Presqu’île et que vous aimez faire du vélo, vous êtes ici dans un site pour le moins privilégié. Il est en effet possible de rallier le Cap-Ferret depuis Claouey en toute sécurité, grâce à plus de 50 km de pistes cyclables.
Le long du Bassin et des pins, ou à travers les villages ostréicoles et leurs jolies cabanes de pêcheurs… le cyclotourisme prend ici tout son sens… Et s’avère bien pratique lors des bouchons estivaux !
Il est possible de télécharger la carte des pistes cyclables sur le site de la municipalité de Lège Cap-Ferret. Elle est aussi disponible à l’office de tourisme de Claouey.
Les marées, à Claouey comme à Arcachon
Comme le montre le graphique, nous avons la chance, à Claouey, d’être « calé » sur l’heure de la marée d’Arcachon, plus précisément celle de la jetée d’Eyrac. Il s’agit, en effet, de la marée de référence pour le Bassin.
Le fait de n’avoir, à Claouey, aucune minute à rajouter ou à retrancher est un véritable luxe. Mais pourquoi ? Cela est dû au fait que l’onde de marée met du temps à rentrer dans le Bassin et varie en fonction de la topologie. Par exemple, au Cap-Ferret, la marée arrive plus vite qu’à Arcachon. Il faut donc retrancher une trentaine de minutes par rapport aux horaires de marées de la jetée d’Eyrac.
Ce décalage appelé « établissement d’un port » (Sources « Tout savoir sur les marées », d’Odile Guérin, aux éditions Ouest-France) est illustré dans le graphique situé ci-dessus.
Les marées : le décor change toutes les heures
Ah, les marées… Cela surprend souvent les touristes qui viennent pour la première fois sur le Bassin. A Andernos, c’est le quitte ou double… Et pourtant. Sans ces fichues marées, nous ne pourrions pas découvrir tous les trésors du Bassin. Comme ici sur la photo, le tatch, la terre, découverte à marée basse, de la vase et un tapis d’herbe. Un spectacle superbe, presque lunaire (merci l’attraction de la lune qui influence… les marées) et des parties de pêche inoubliables.
Les marées sont le résultats de phénomènes complexes. La base est bien sûr l’attraction universelle (merci Newton). Donc les trois objets en présence sont la terre, la lune et le soleil. Mais l’onde de marée qui est en fait une grosse vague peut varier en fonction de la typologie des fonds marins et du littoral, des courants, de la pression atmosphérique, de … bref il est impossible de prévoir avec exactitude la hauteur de la marée.
Un ostréiculteur me disait : « il fait mauvais temps, ce n’est pas la peine que je sorte, l’eau de descendra pas ». Sur le coup, je ne comprenais pas pourquoi. Mais si on part du principe que l’onde de marée aura du mal à entrer dans le Bassin à cause du mauvais temps, que la pression atmosphérique faible à cause de la situation dépressionnaire… on comprend (mieux ?) que la marée n’arrive pas toujours où on l’attend. Cela fait en partie son charme. La coquine.
Le port au fil du temps
Il y a bien longtemps que le port de Claouey existe. A sa création, sa physionomie était totalement différente. En fouillant dans les archives de la famille, j’ai retrouvé quelques cartes postale. A l’époque, pas de ciment mais des piliers en bois, une petite guinguette… Si vous avez des souvenir de ces temps anciens, contactez-moi.
Voici une toile qu’avait peint mon père il y a bien 35 ans.Cette vue du port montre qu’à l’époque, les édifices de bois protégeaient les embarcations. Une sorte de port en L. Aujourd’hui, on ne trouve aucune trace de cette construction. Je n’ai pas trouvé de clichés de l’époque.
J’ai trouvé une esquisse à l’eau de mon père qui a été faite dans les années 60. Je n’ai pas de souvenir de cette physionomie du port puisque je suis né en 1968… Pour mieux comprendre le paysage de l’époque, j’ai fait un petit montage avec une photo d’aujourd’hui. Le bateau rouge est celui du pêcheur du port.
Vu du ciel
Sur cette photo à marée basse, on peut distinguer tous les rouillets et le port. Au fond, l’océan se distingue au-dessus des pins.