L’art sur le Bassin
Avec Maria Luz Sanz, l’art est une auberge espagnole
Peinture, sculpture, création de luminaires, collections de vêtements et autres textiles… Pour Maria Luz Sanz, l’art est un vaste champ qu’elle ne se lasse pas d’explorer et de défricher.
C’est depuis son atelier de Lège Cap-Ferret, où elle est installée depuis plus de 10 ans, que l’artiste réalise des aquarelles chatoyantes qu’elle agrémente de collages. Multi-technique, Maria Luz Sanz a su au fil des ans développer un style qui lui est propre qu’elle décline avec talent via différents supports. La peinture mais aussi les créations textiles.
C’est ainsi que son univers haut en couleurs se retrouve au cœur d’une collection de vêtements – qu’elle fabrique de A à Z, du dessin à la couture – et présentée le 24 juillet dernier à Cap Sittelle, au Cap-Ferret (1). Mais aussi sur des coussins, des sacs et autres pochettes. Ou encore des appliques!
En parallèle, la plasticienne réalise d’impressionnantes sculptures en fil de fer (visages expressifs, têtes d’animaux ou de poissons, phrases symboliques…) qu’elle soude elle-même à l’arc. Ce petit bout de femme au charmant accent espagnol ne semble jamais se lasser de s’attaquer à de nouveaux supports ou à tester de nouvelles techniques. Pour notre plus grand plaisir!
Pour découvrir son univers poétique et coloré, rendez-vous jusqu’au 16 août à la mairie annexe du Pyla (ouvert tous les jours de 10h30 à 13h et de 16h30 à 20h, nocturne le 14 août jusqu’à 22h) ou à son atelier de Lège, où elle reçoit sur rendez-vous (tel : 06.32.35.43.16.). Un petit aperçu de son travail ici.
(1) Elle y exposera de nouveau du 5 au 20 septembre 2015, vernissage le 5 à 18h.
A vous de jouer : l’art-récup’ du Bassin
Avec un peu d’imagination, les créations ne manquent pas. En se promenant sur le Bassin, ou mieux, sur les plages de l’océan avant le grand nettoyage de début de saison, les matériaux sont à vos pieds.
Bois flottés, filets de pêcheurs aux couleurs vives, algues… A vous de jouer !
Serge Corbice : l’âme du Bassin
Depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours entendu parler de Serge Corbice. Il traîne ses pinceaux depuis plus de trente ans sur les plages. Sa maîtrise de l’art pictural lui a donné une notoriété considérable. Sa vision du Bassin est presque un monopole tant sa présence est intrinsèquement liée à la vie d’ici.
Qui n’a pas rêvé d’avoir une de ses toiles ? On les retrouve partout. Plus qu’une mode, c’est une véritable institution et je crois sincèrement qu’il le mérite. Je suis allé voir sa dernière présentation de ses œuvres et je dois dire que c’est impressionnant. Il arrive à donner cette impression de bien être que l’on ressent quand on traîne sur l’eau, ou les pieds sur le tatch. Le vol des mouettes, l’île aux oiseaux, le départ d’une pinasse le matin sur une mer d’huile… tant de souvenir qui sont ici retranscrits avec une force incroyable.
Personnellement, Monet m’a donné un autre regard sur le monde et Serge Corbice m’a fait comprendre pourquoi je suis autant attaché à ce petit coin de terre.
Pour l’anecdote, je l’avais oublié mais nous sommes issus de la même famille. « Bouscarrut ? Mais ma mère s’appelait Bouscarrut. Ma famille était autour de Castelnaud-du-Médoc. Oui c’est ça », m’a-t-il rappelé. Il y a de quoi être fier non?
Vous pouvez voir ses œuvres à l’Atelier Galerie, 3 rue des Rossignols au Cap-Ferret. Téléphone : 05 56 03 75 43 ou 06 10 25 76 12.
Un lieu d’inspiration
Gauguin aimait la Polynésie, Monet c’était Giverny… Le Bassin d’Arcachon a aussi ses artistes comme Serge Corbice, certainement le plus connu.
Quand on est devant un site aussi exceptionnel, l’inspiration ne manque pas. Vous trouverez ici tout ce qui touche au Bassin. Les artistes mais aussi les petits trucs que chacun peut faire avec quelques bouts de bois récupérés sur la plage.
Voici en entrée une toile de mon père (Jean-Pierre Bouscarrut) représentant le port de Claouey, l’hiver, il y a bien longtemps, avant la construction de la cale à bateaux.
Jacques Sargos, historien, éditeur et expert en art a consacré un très bel ouvrage – richement documenté – à l’influence du Bassin dans le domaine pictural: « Le Bassin d’Arcachon, paradis des peintres (1820-1950 », aux éditions L’Horizon chimérique. On y apprend – force documentation à l’appui – que la Presqu’île fut notamment le repère de Jean Cocteau. Le poète se rendit en effet plusieurs étés à Piquey, avec le romancier Raymond Radiguet, puis avec Jean Marais, qui peignit le village de fort jolie façon.
De l’autre côté du Bassin, Édouard Manet peignit plusieurs scènes arcachonnaises ainsi que Louis Valtat, qui séjourna à Arcachon. Ce dernier y réalisa de nombreuses œuvres très colorées annonçant le fauvisme qui allait exploser quelques années plus tard. Un autre « Fauve », André Lhote – également cubiste – y puisa une belle inspiration ainsi que sur la Presqu’île et notamment à Claouey… Citons encore Pierre Bonnard et le Bordelais Albert Marquet, dont des représentations d’Arcachon sont exposées au musée des Beaux Arts de Bordeaux, tandis que Toulouse-Lautrec venait régulièrement sur le Bassin se baigner et faire de la voile.
Mais bien sûr, outre ces maîtres, ce sont surtout les peintres locaux et bordelais qui saisirent l’opportunité d’une telle proximité avec ce véritable paradis pictural.