Arcachon
Les marées, à Claouey comme à Arcachon
Comme le montre le graphique, nous avons la chance, à Claouey, d’être « calé » sur l’heure de la marée d’Arcachon, plus précisément celle de la jetée d’Eyrac. Il s’agit, en effet, de la marée de référence pour le Bassin.
Le fait de n’avoir, à Claouey, aucune minute à rajouter ou à retrancher est un véritable luxe. Mais pourquoi ? Cela est dû au fait que l’onde de marée met du temps à rentrer dans le Bassin et varie en fonction de la topologie. Par exemple, au Cap-Ferret, la marée arrive plus vite qu’à Arcachon. Il faut donc retrancher une trentaine de minutes par rapport aux horaires de marées de la jetée d’Eyrac.
Ce décalage appelé « établissement d’un port » (Sources « Tout savoir sur les marées », d’Odile Guérin, aux éditions Ouest-France) est illustré dans le graphique situé ci-dessus.
Les marées : le décor change toutes les heures
Ah, les marées… Cela surprend souvent les touristes qui viennent pour la première fois sur le Bassin. A Andernos, c’est le quitte ou double… Et pourtant. Sans ces fichues marées, nous ne pourrions pas découvrir tous les trésors du Bassin. Comme ici sur la photo, le tatch, la terre, découverte à marée basse, de la vase et un tapis d’herbe. Un spectacle superbe, presque lunaire (merci l’attraction de la lune qui influence… les marées) et des parties de pêche inoubliables.
Les marées sont le résultats de phénomènes complexes. La base est bien sûr l’attraction universelle (merci Newton). Donc les trois objets en présence sont la terre, la lune et le soleil. Mais l’onde de marée qui est en fait une grosse vague peut varier en fonction de la typologie des fonds marins et du littoral, des courants, de la pression atmosphérique, de … bref il est impossible de prévoir avec exactitude la hauteur de la marée.
Un ostréiculteur me disait : « il fait mauvais temps, ce n’est pas la peine que je sorte, l’eau de descendra pas ». Sur le coup, je ne comprenais pas pourquoi. Mais si on part du principe que l’onde de marée aura du mal à entrer dans le Bassin à cause du mauvais temps, que la pression atmosphérique faible à cause de la situation dépressionnaire… on comprend (mieux ?) que la marée n’arrive pas toujours où on l’attend. Cela fait en partie son charme. La coquine.
Comme Mathurin, ne t’occupe de rien !
Voici la photo de mon arrière-grand-père. Un pêcheur du Bassin, à Arcachon.
Comme disait mon arrière-grand-mère qui était fort dynamique : « Fais comme Mathurin, ne t’occupe de rien ».
Apparemment, à part la pêche, il n’avait pas beaucoup de préoccupations…
Un lieu d’inspiration
Gauguin aimait la Polynésie, Monet c’était Giverny… Le Bassin d’Arcachon a aussi ses artistes comme Serge Corbice, certainement le plus connu.
Quand on est devant un site aussi exceptionnel, l’inspiration ne manque pas. Vous trouverez ici tout ce qui touche au Bassin. Les artistes mais aussi les petits trucs que chacun peut faire avec quelques bouts de bois récupérés sur la plage.
Voici en entrée une toile de mon père (Jean-Pierre Bouscarrut) représentant le port de Claouey, l’hiver, il y a bien longtemps, avant la construction de la cale à bateaux.
Jacques Sargos, historien, éditeur et expert en art a consacré un très bel ouvrage – richement documenté – à l’influence du Bassin dans le domaine pictural: « Le Bassin d’Arcachon, paradis des peintres (1820-1950 », aux éditions L’Horizon chimérique. On y apprend – force documentation à l’appui – que la Presqu’île fut notamment le repère de Jean Cocteau. Le poète se rendit en effet plusieurs étés à Piquey, avec le romancier Raymond Radiguet, puis avec Jean Marais, qui peignit le village de fort jolie façon.
De l’autre côté du Bassin, Édouard Manet peignit plusieurs scènes arcachonnaises ainsi que Louis Valtat, qui séjourna à Arcachon. Ce dernier y réalisa de nombreuses œuvres très colorées annonçant le fauvisme qui allait exploser quelques années plus tard. Un autre « Fauve », André Lhote – également cubiste – y puisa une belle inspiration ainsi que sur la Presqu’île et notamment à Claouey… Citons encore Pierre Bonnard et le Bordelais Albert Marquet, dont des représentations d’Arcachon sont exposées au musée des Beaux Arts de Bordeaux, tandis que Toulouse-Lautrec venait régulièrement sur le Bassin se baigner et faire de la voile.
Mais bien sûr, outre ces maîtres, ce sont surtout les peintres locaux et bordelais qui saisirent l’opportunité d’une telle proximité avec ce véritable paradis pictural.
Entre Bassin et océan
C’est un endroit paradisiaque bien connu des Bordelais. Le Cap-Ferret est coincé entre le Bassin d’Arcachon et l’océan Atlantique.
Claouey se trouve alimenté par le chenal d’Arès. La morphologie en courbe donne une vue panoramique remarquable sur le Bassin d’Arcachon.