Bassin
La marée, ok, mais pas du siècle!
On l’a attendue un peu comme le Messie… et finalement la « marée du siècle » n’aura guère été plus impressionnante qu’une… grosse marée. Les spécialistes vous diront même que certaines marées avec un coefficient inférieur (celle-ci était annoncée à 119, le maximum étant de 120) peuvent être largement plus étonnantes. Finalement, à force de trop en parler, on s’est mis à la rêver plus grande qu’elle ne fut !
Comme beaucoup d’amateurs, on a quand même voulu aller voir ce qu’il en était. Des barrages de sable avaient été postés à des endroits clés du Bassin afin de gérer toute montée excessive des eaux. Mais il n’en fut rien. Le plus impressionnant finalement, ce fut à marée basse.
Pour l’apprécier, nous nous sommes rendus au port de Claouey, puis aux Jacquets, à la sortie de Claouey. Un endroit sympathique pour avoir une bonne vision du Bassin vidé de ses eaux, ou presque. L’occasion de le parcourir, en partie, à pied et de prendre quelques clichés de cet horizon sauvage qui vaut toujours le détour.
La marée du siècle, c’est samedi !
Avec un coefficient de 119 (proche du maximum de 120), la « marée du siècle » aura lieu ce samedi 21 mars. Toutefois, comme le rappelle le Service hydrographique et océanographique de la marine (SHOM), « l’appellation «marée du siècle» est un peu abusive car ce phénomène intervient tous les 18 ans environ (cycle de Saros) lorsque les facteurs se trouvant en phase influent au maximum sur les forces génératrices de la marée. Ainsi la dernière grande marée avec ce coefficient s’est produite le 10 mars 1997 et les prochaines auront lieu le 3 mars 2033 et le 14 mars 2051 ». Plus d’infos par ici.
Pour profiter de cette première marée du siècle du millénaire, voici quelques idées compilées par le site du Bassin d’Arcachon. C’est par ici.
Ce samedi 21 mars, la marée basse est annoncée aux alentours de 11h et la marée haute après 18h. Le soleil devrait aussi être au rendez-vous.
De notre côté, nous irons prendre bien sûr des clichés de cet événement que nous posterons prochainement sur Claouey.com.
Sur le tatch : bienvenue sur une autre planète !
Le tatch, ou plutôt les zone de terre de vase et d’herbes qui se dévoilent à marée basse est un endroit particulier. Bien souvent méconnu, parfois mal considéré, c’est un espace omniprésent sur le Bassin mais aussi difficile d’accès car la seule façon de s’y rendre est de se chausser de patins. Sans quoi on s’enfonce jusqu’aux cuisses et on est obligé de rebrousser chemin.
Pourtant, si vous faites l’effort de vous y rendre, c’est un endroit magnifique, aux étendues grandioses. On a vraiment l’impression de ne plus être sur la planète terre. Le temps s’arrête, les sons se modifient… c’est véritablement une expérience unique à vivre. La seule contrainte : ne pas se faire rattraper par la marée.
Pour sa première sortie, il vaut mieux rester sur le bord et surveiller la montée de l’eau. Sinon la vase devient plus molle et il faut rentrer à la nage ! Comme beaucoup d’endroits sur le Bassin, le tatch demande des efforts pour se dévoiler, mais le plaisir en est décuplé. Malgré l’impression de désert, le tatch offre une multitude d’activités : pêche à la palourde, aux anguilles… le tatch c’est l’âme du Bassin ! Alors plutôt que de dire « Beurk! C’est de la vase, ça pue ! », faites un petit effort, vous ne le regretterez pas.
Le ramassage des palourdes sur le tatch
Je vous aurais bien donné mon coin favori mais je dois avouer qu’il y en a partout. Il suffit de se laisser échouer sur le tatch, sur les herbiers, et d’enfoncer les mains dans la vase.
Pour les plus délicats, l’astuce est de mettre les mains là où vous voyez une petite bosse sous les herbes. Bien souvent, vous trouverez une palourde.
Je tiens à rappeler que la pêche est réglementée. On ne doit pas ramasser plus de 3 litres de palourdes par personne à bord et pas plus de 10 litres par bateau. Aussi, faites attention aux zones interdites pour des raisons d’études en cours.
Le Ferret : de La Pointe au phare
Impossible d’évoquer la Presqu’île sans parler du Cap-Ferret, ou plutôt « Le Ferret », ainsi qu’on l’appelle ici. C’est au bout de la langue de la Presqu’île qu’il se découvre avec deux sites majeurs à parcourir : le phare et La Pointe.
Le phare, c’est 258 marches et 57 m de hauteur pour un panorama unique qui en met plein la vue englobant le Bassin d’Arcachon – dune du Pilat incluse – jusqu’à l’océan Atlantique.
Outre le phare en lui-même (qui bénéficie pour lui seul d’un site web très complet), une exposition sur l’histoire du phare – et des phares en général – est à découvrir sur place, ainsi qu’un blockhaus mis à jour après 60 ans enseveli sous le sable.
A voir également absolument lorsqu’on se rend au Ferret : La Pointe, cette plage ponctuée de bunkers datant de la Seconde Guerre Mondiale. Une sorte de Land Art au milieu des flots pour ces derniers vestiges de la présence allemande sur ces côtes.
Pour conclure, je vous conseille d’aller faire un tour sur le débarcadère entouré de parcs à huîtres, en face duquel il est possible de faire une pause gourmande, à l’Escale ou au Pinasse Café, par exemple.
Les marées, à Claouey comme à Arcachon
Comme le montre le graphique, nous avons la chance, à Claouey, d’être « calé » sur l’heure de la marée d’Arcachon, plus précisément celle de la jetée d’Eyrac. Il s’agit, en effet, de la marée de référence pour le Bassin.
Le fait de n’avoir, à Claouey, aucune minute à rajouter ou à retrancher est un véritable luxe. Mais pourquoi ? Cela est dû au fait que l’onde de marée met du temps à rentrer dans le Bassin et varie en fonction de la topologie. Par exemple, au Cap-Ferret, la marée arrive plus vite qu’à Arcachon. Il faut donc retrancher une trentaine de minutes par rapport aux horaires de marées de la jetée d’Eyrac.
Ce décalage appelé « établissement d’un port » (Sources « Tout savoir sur les marées », d’Odile Guérin, aux éditions Ouest-France) est illustré dans le graphique situé ci-dessus.
Les marées : le décor change toutes les heures
Ah, les marées… Cela surprend souvent les touristes qui viennent pour la première fois sur le Bassin. A Andernos, c’est le quitte ou double… Et pourtant. Sans ces fichues marées, nous ne pourrions pas découvrir tous les trésors du Bassin. Comme ici sur la photo, le tatch, la terre, découverte à marée basse, de la vase et un tapis d’herbe. Un spectacle superbe, presque lunaire (merci l’attraction de la lune qui influence… les marées) et des parties de pêche inoubliables.
Les marées sont le résultats de phénomènes complexes. La base est bien sûr l’attraction universelle (merci Newton). Donc les trois objets en présence sont la terre, la lune et le soleil. Mais l’onde de marée qui est en fait une grosse vague peut varier en fonction de la typologie des fonds marins et du littoral, des courants, de la pression atmosphérique, de … bref il est impossible de prévoir avec exactitude la hauteur de la marée.
Un ostréiculteur me disait : « il fait mauvais temps, ce n’est pas la peine que je sorte, l’eau de descendra pas ». Sur le coup, je ne comprenais pas pourquoi. Mais si on part du principe que l’onde de marée aura du mal à entrer dans le Bassin à cause du mauvais temps, que la pression atmosphérique faible à cause de la situation dépressionnaire… on comprend (mieux ?) que la marée n’arrive pas toujours où on l’attend. Cela fait en partie son charme. La coquine.
Le port au fil du temps
Il y a bien longtemps que le port de Claouey existe. A sa création, sa physionomie était totalement différente. En fouillant dans les archives de la famille, j’ai retrouvé quelques cartes postale. A l’époque, pas de ciment mais des piliers en bois, une petite guinguette… Si vous avez des souvenir de ces temps anciens, contactez-moi.
Voici une toile qu’avait peint mon père il y a bien 35 ans.Cette vue du port montre qu’à l’époque, les édifices de bois protégeaient les embarcations. Une sorte de port en L. Aujourd’hui, on ne trouve aucune trace de cette construction. Je n’ai pas trouvé de clichés de l’époque.
J’ai trouvé une esquisse à l’eau de mon père qui a été faite dans les années 60. Je n’ai pas de souvenir de cette physionomie du port puisque je suis né en 1968… Pour mieux comprendre le paysage de l’époque, j’ai fait un petit montage avec une photo d’aujourd’hui. Le bateau rouge est celui du pêcheur du port.
Vu du ciel
Sur cette photo à marée basse, on peut distinguer tous les rouillets et le port. Au fond, l’océan se distingue au-dessus des pins.
Comme Mathurin, ne t’occupe de rien !
Voici la photo de mon arrière-grand-père. Un pêcheur du Bassin, à Arcachon.
Comme disait mon arrière-grand-mère qui était fort dynamique : « Fais comme Mathurin, ne t’occupe de rien ».
Apparemment, à part la pêche, il n’avait pas beaucoup de préoccupations…
A vous de jouer : l’art-récup’ du Bassin
Avec un peu d’imagination, les créations ne manquent pas. En se promenant sur le Bassin, ou mieux, sur les plages de l’océan avant le grand nettoyage de début de saison, les matériaux sont à vos pieds.
Bois flottés, filets de pêcheurs aux couleurs vives, algues… A vous de jouer !